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Xavier-Edouard Gibelin

Xavier-Edouard Gibelin est né à Aups le 14 février 1814, de Jean-Louis, serrurier, qui avait épousé en septembre 1842 Anne Thérèse Nielly, de douze ans sa cadette, alors âgée de quinze ans ... D’une heureuse nature, Xavier-Edouard n’eut jamais aucun doute sur sa vocation, qui était solide. Alors que ses parents s’étaient établis en Vendée quand il n’avait que huit ans, il poursuivit sa formation et fut ordonné prêtre en 1869. Il fut successivement curé de la Doire, vicaire à Signes, à La Crau, à Cotignac, puis deux ans professeur au Petit séminaire. En 1880, il fut nommé vicaire à Brignoles où il fit paraître une Petite vie de Saint Louis de Brignoles. Ame ardente, agrémentée d’une vive imagination et de l’élégance de la forme, il plaisait à ses auditeurs. Il publia encore une volumineuse monographie d’Aups qu’il intitula L’école buissonnière. Aups à travers les âges. En 1892, il devint curé du Muy où il écrivit une plaquette sur l’ancien sanctuaire et couvent de Notre-Dame de la Roquette, blotti au pied du rocher de Roquebrune. Devenu doyen d’Aups en 1896, ce fut une Vie de saint Pancrace, le jeune martyr, qui sortit de sa plume, en forme de neuvaine. Mgr Arnaud l’appela au chapitre de sa cathédrale comme curé archiprêtre de Fréjus, en 1901. Il en fut nommé grand-chantre par ordonnance du 6 octobre de la même année. Il put y développer ses qualités pastorales, ses talents d’orateur et y apporter l’ornement de sa culture. Quoique prêtre jugé "libéral" par les autorités politiques, la montée de l’anticléricalisme brutal et vulgaire devint pour lui une question et une hantise. Vivant intensément sa passion pour l’Eglise, l’expulsion de Monseigneur Guillibert, chassé de son palais épiscopal le 19 décembre 1906 fut une souffrance supplémentaire. Une attaque le terrassa dans le courant de l’été qui suivit, qui le contraint à la démission. Une rémission lui permit, quoi qu’il n’ait plus l’usage de sa main droite, de composer, au clavier de la machine à écrire, un ouvrage sur la passion de Notre Seigneur, intitulé La Victime, et s’aventura même, dans le genre du roman historique alors à la mode, à composer un Forojulia sur les origines chrétiennes de Fréjus.

C’est auprès de ses frères qu’il avait dû se retirer, dans la Vendée qui avait vu s’établir ses parents autrefois, mais ses pensées le ramenaient toujours au soleil de Provence. Il avait fait le projet de revenir passer l’hiver parmi ses compatriotes et ses anciens paroissiens, quand la mort le surprit le 4 avril 1922 à Fontenay-le-Comte.