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Pierre Camelin (succède le 15 juin 1637 - mort le 4 février 1654) neveu du précédent

 

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 Acte de baptême (archives Fréjus 1577-1588, GG2, f°52) :

« L’an mil cinq cent septante neuf et le vingt deux du mois de novembre fut baptisé Pierre Camelin fils de Monseigneur Mre Georges Camelin viguier pour le roy de la ville de Fréjus et de Damoiselle Jehanne Gaybier, ses parrain et marraine ont été Mre Pierre Bonaud, avocat au parlement et Damoiselle Anne de Veteris, dame de Callian. »

Fils de Georges Camelin et de Jeanne Gaybier (tous deux morts à Fréjus à quelques jours d’intervalle, en mars 1626), il était le neveu de Barthélémy Camelin. Il naquit à Fréjus et fut baptisé à la cathédrale le 22 novembre 1579. Destiné de bonne heure à l’état ecclésiastique (il est tonsuré le 7 avril 1593), il fit ses études à Avignon et conquit le doctorat in utroque. Il fut ordonné prêtre par son oncle le 17 décembre 1605 et pourvu par lui de divers bénéfices dont l’archidiaconat dont il parait déjà gratifié au début de l'année 1600, ainsi que des fonctions de vicaire général et d'official.

Après en avoir sollicité l’autorisation au roi, Barthélémy Camelin demande son neveu comme coadjuteur, ce qui lui fut accordé par Grégoire XV le 20 juin 1621 avec le titre d’évêque de Philadelphie (cinq mois plus tôt était mort le pape Paul V qui se plaignait à l’adresse de Louis XIII « que ces coadjutoreries trop fréquentes rendent les bénéfices héréditaires, ôtant l’espérance à la vertu, et font que les coadjuteurs ne ressentent pas tant d’obligation qu’ils doivent avoir à Votre Majesté»…). Pierre qui ne mérita pas ces reproches, fut sacré par son oncle dans la cathédrale de Fréjus le 5 décembre 1621, assisté par Octavien Isnard, évêque de Glandèves et Louis Duchaine, évêque d’Argos, coadjuteur de Senez.

Pendant seize années, le neveu vécut à l’ombre de son oncle... Il fallut attendre sa mort (12 juin 1637) pour que Pierre exerce véritablement son ministère pastoral.
Il prit possession de son siège de Fréjus le 5 juillet 1637 et fit « son entrée » avec faste. Il entreprend dès 1638 la visite attentive de son diocèse, distribuant les sacrements avec application et célébrant les fêtes dans les principales paroisses. Son souci de la beauté des offices liturgiques lui faisait emmener avec lui ses deux maîtres de cérémonie et une partie du chœur de la cathédrale. En 1646, fort de la connaissance du diocèse que lui avait acquise sa visite, il publie des statuts synodaux, prenant un soin particulier à l’administration du sacrement de pénitence : « Le confesseur se souviendra qu’il est non seulement juge, mais encore médecin et père. Comme juge il est tenu de n’accorder le bienfait de l’absolution qu’à ceux qui sont vraiment repentants ; comme médecin il doit discerner une lèpre d’une autre, rechercher avec prudence les causes de la maladie et prescrire à temps les remèdes ; comme père il doit avoir envers son pénitent des entrailles de miséricorde et l’accueillir avec bonté, comme l’enfant prodigue qui revient vers son père, et même le recevoir en pleurant, malgré la corruption et la laideur repoussante de ses péchés ». A l’exemple de son ami Godeau, le célèbre évêque de Vence, il fit imprimer encore un cours de prônes et d’instructions pour aider les pasteurs.
Comme son prédécesseur, il dut travailler à ramener la discipline parmi les chanoines, leur portant défense « de porter de grands cheveux ni des moustaches relevées, moins encore des roses et des rubans aux souliers, de jouer aucun jeu prohibé, de hanter les maisons et compagnies libertines de mauvaise odeur, ni de se promener image019dedans ni devant l’église sans nécessité pour ne pas tourner le dos au Saint-Sacrement ». Ce sont aussi des querelles où le temporel entrait en jeu, comme lorsqu’il força le chapitre de Fréjus à procéder aux réparations dont le clocher avait besoin.
C’est lui qui fit, après une enquête minutieuse, la reconnaissance des reliques de saint Ausile découvertes à Callas. Il fonda à Fréjus le couvent des Bernardines et « fit bâtir presque la moitié du palais épiscopal ».
Il mourut le 4 février 1654 après avoir reçu les sacrements et fut enseveli aux côtés de son oncle, à l’entrée de la nef de gauche de la cathédrale.

 

Extrait du registre des sépultures (Fréjus 1649,1673 7E65/1 f°407) :

« Anno Dñi millesimo sexcentesimo quinquagesimo quarto et die quarta mensis februarii, Reverendissimus Dñus Petrus de Camelin, episcopus et dñus temporalis Forojuliensis, munitus sacramentis paenitentiae et sacrosanctae Eucharistiae per modum viatici et deinde sacramento extremae unctionis, obiit in Dño et sepultus est in uno de tumulis parentum infra sacellum Nostrae Dñae de Rosario constructo, me praesente et sociis. signé Leget, vicarius »