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Théodore (433 – ca 455)

Après saint Léonce, le siège de Fréjus fut confié à Théodore.
On avait, dans un premier temps tourné les yeux vers le nouvel abbé de Lérins, saint Maxime (abbé depuis 428), mais celui-ci se cacha pour échapper à cette responsabilité, à laquelle il dut consentir deux ans plus tard en prenant la tête de l’Eglise de Riez.
Théodore présidait lui aussi une communauté monastique : celle des îles Stoechades (îles d’Hyères), berceau de la vie monastique locale qui gardait le souvenir de saint Caprais et était entrée en dépendance de Lérins. Saint Jean Cassien qui l’évoque, place Théodore au nombre des personnalités estimées auxquelles il dédie ses sept dernières Conférences.
Théodore fut sacré en 433 à Arles par saint Hilaire comme en témoigne une lettre du consécrateur lui-même, datée de 450.
L’année suivante (434), le nouvel évêque de Fréjus est cité comme témoin de la visite de saint Hilaire à saint Caprais qui se mourait à Lérins.
On le voit participer à divers conciles : Riez (29 novembre 439), Orange (8 novembre 441), Vaison (13 novembre 442).
En 450 (après la création du diocèse de Toulon), il souscrit avec d’autres évêques à une lettre adressée au pape saint Léon en faveur du maintien des privilèges de la métropole arlésienne un instant menacés et il figure parmi les destinataires de la réponse pontificale qui leur donne satisfaction.
Une querelle avec le monastère de Lérins sur les questions de juridiction va empoisonner la fin de son épiscopat et altérer ses relations tant avec le monastère qu’avec ses confrères évêques, auprès desquels on ne le voit plus siéger.
L’archevêque d’Arles, Ravennius, convoqua au 30 décembre un concile dans la cité métropolitaine pour régler la question, on pense qu’il eut lieu vers 450. Il fut défini que l’évêque de Fréjus aurait le monopole des ordinations et des confirmations des néophytes sur l’île de Lérins et que les clercs n’y seraient admis qu’avec son consentement mais on confirma l’exemption des laïcs sur l’île, qui ne dépendaient que de l’autorité de l’abbé y compris dans l’accession aux ordres.
L’évêque Théodore, probablement mécontent de la sentence, ne paraît pas parmi les signataires de la lettre des évêques de la province au pape, en 451.
En revanche, il écrivit de son propre chef au pape saint Léon en 452 sur la pénitence que certains pécheurs différaient jusqu’au seuil de la tombe. Elle nous valut la fameuse réponse pontificale Sollicitudinem quidem tuae du 11 juin 452, sur la miséricorde divine et le ministère des prêtres auprès des mourants (Denzinger nn° 308-310). La lettre du pape comprenait aussi une délicate réprimande sur le principe du recours isolé à Rome sur une question de cette importance, sans en référer au métropolitain... C’est le dernier acte que nous connaissons de son pontificat.
Théodore mourut peu après.