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On est obligé d’avouer que l’on ne sait rien du début de l’Eglise de Fréjus. Le concile d’Arles, en 314, ne fait apparaître que trois cités épiscopales en Provence : Arles, Marseille et Vaison et trois autres communautés chrétiennes, celles d’Apt, de Nice et d’Orange. C’est soixante ans plus tard, en 374 que l’histoire s’ouvre pour nous et, l’espace d’un épisode furtif, nous révèle qu’alors la ville de Fréjus possède déjà une Eglise organisée avec son peuple, son clergé, son évêque. Il s’agit précisément d’une élection épiscopale, celle d’Acceptus :

Acceptus (374) refuse son élection


Le nouvel élu, cherchant à se dérober, s’accuse de crimes imaginaires. L’affaire est portée devant un concile qui se réunit à Valence, le 12 juillet 374, dans l’église Saint-Jean. Il est présidé par le doyen, l’évêque d’Agen, saint Phébade, avec, autour de lui, saint Emilien, évêque de Valence, et une vingtaine d’autres prélats. Bien que Concordius, archevêque d’Arles, lui ait vanté les mérites du très respectable Acceptus, l’assemblée décide de lui interdire l’épiscopat non pas en raison de fautes qu’il n’a pas commises mais à cause de son auto-accusation mensongère, et écrit à l’Eglise de Fréjus pour l’exhorter à opérer un autre choix. Le concile en profitera pour statuer sur la pénitence et l’admission aux ordres.
On n’en saura pas d’avantage. Cet évêque élu mais jamais sacré n’est pas le premier évêque, mais nous ne connaîtrons probablement jamais ni le nom ni le nombre de ses prédécesseurs. Nous n’apprendrons rien non plus sur ses successeurs puisque le silence des sources nous contraint d’attendre encore quelque vingt-cinq ans, avec l’apparition de Léonce. Quillinius, parfois placé dans ce temps intermédiaire, est une altération du nom d’un évêque d’une autre cité et qui n’a rien à voir avec Fréjus. Dans cette première partie de notre histoire, il faudra souvent se contenter d’un nom arraché aux procès verbaux des
nombreux conciles régionaux de cette époque, sans prétendre établir une liste exhaustive.